LE DUO Vevey, Suisse, le Lundi 8 juillet 2024 « Un homme seul est toujours en mauvaise compagnie, Paul VALERY
Je considère, comme le citait Paul Valéry, qu’un homme seul est en mauvaise compagnie. Etant né sous un Chemin de Vie 2 en numérologie (et 11) – qui découle du 29 – j’ai fatalement besoin de constituer un couple, un duo, pour m’épanouir et vivre aussi bien mes sentiments amoureux que mes pulsions sexuelles. Pourtant, par le passé, dans ma jeunesse, j’ai beaucoup aimé la solitude et je l’ai encensée. Pensant, comme pas mal de monde, qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné. Je le pense toujours, parce que je suis exigeant, et une solitude à deux où on ne se comprend pas est sans doute pire qu’une solitude tout seul où au moins l’on peut jouir de moments de méditation, de paix intérieure et de productivité artistique. Comme l’a très justement et magnifiquement et tristement cité le grand acteur de cinéma américain décédé, Robin Williams, qui, dans le Cercle des poètes Disparus, m’a illuminé : « J'ai toujours pensé que le pire truc qui pourrait nous arriver dans la vie c'est de finir sa vie tout seul... mais c'est faux. Le pire truc qui pourrait nous arriver c'est de finir notre vie entouré de personnes qui nous font se sentir seul. » Il y a toutefois un HIC avec trop de solitude : c’est que si le plan intellectuel peut être stimulé avec des livres et de la lecture, le plan émotionnel reste en berne. Or il est primordial, pour la santé psychique comme pour le bien-être moral, d’être HEUREUX EMOTIONNELLEMENT. Ce qui implique les ACTES SUIVANTS : FUSION, CÂLINS, CARESSES, EROTISME, ATTRACTION PHYSIQUE, MAGNETISME.
Le problème des couples divorcés ou qui se désaiment est que la majorité des gens NE SE MARIE PAS AVEC LEUR ÂME SŒUR. Mais prennent l’autre, très vite, précipitamment, sans discernement spirituel, comme une « BEQUILLE » : par exemple, l’homme prend la femme parce qu’elle représente pour lui une béquille sexuelle, et la femme choisit l’homme parce que cet homme représente une béquille économique. Parce que tous les deux ONT SUBCONSCIEMMENT TRES PEUR DE LA SOLITUDE. ETRE AVEC SOI-MÊME ET PENSER LES ANGOISSE. Alors, pour tenter de dissoudre cette angoisse, ils se mettent tôt en ménage ensemble, font des enfants, mais l’amour n’est toujours pas au rendez-vous. Parce que l’amour doit être VRAI, SINCERE ET AUTHENTIQUE. IL DOIT AUSSI ÊTRE PROFOND. ET SI POSSIBLE, ETERNEL. Ce qui n’est réalisable qu’avec une âme sœur. Ou l’âme jumelle ou la flamme jumelle. Dit autrement, LE VERITABLE AMOUR EST RARE. Surtout dans LA RECIPROCITE. Egalement DANS LA QUALITE ET L’INTENSITE. C’est pourtant ce type d’amour que j’ambitionne, aimant pouvoir vivre mon futur couple, non pas de manière terre à terre et prosaïque, comme la plupart des adultes, mais de manière LYRIQUE ET EMOTIONNELLE, COMME UN BEAU CONTE DE FEES A LA WALT DISNEY.
En d’autres mots, pour tomber amoureux. IL FAUT PRESERVER UN CŒUR D’ENFANT. Etre naïf. Candide. Pur. ET BAZARDER L’ADULTE EN SOI. C’est à mon sens la seule manière de parvenir au bonheur. AVEC UN RETOUR A L’INNOCENCE ORIGINELLE. A quelque chose d’ADAMIQUE. DE PARADISIAQUE. Le paradis réside dans le cœur, dès lors que l’on reste suffisamment idéaliste POUR PRESERVER EN SOI LE SENS DU MERVEILLEUX. C’est à cela que doit servir le couple : AU RETOUR A QUELQUE CHOSE DE MIRACULEUX ET DE PARADISIAQUE. A abolir la nostalgie du paradis perdu.
DE LA NECESSITE DE TROUVER UN JUSTE EQUILIBRE ENTRE L’IDEALISME ET LE REALISME
Il n’y a pas de bonheur possible sans idéalisme (capacité d’accéder à des joies supraterrestres, amplitude psychique, accès au divin), mais il n’y a pas non plus de bonheur possible sans réalisme (capacité à affronter la réalité, à voir juste, à faire preuve d’objectivité, de lucidité, d’esprit pratique, de rationalisme, d’action juste et de pragmatisme). Celui qui est soit tout l’un (idéaliste), soit tout l’autre (réaliste), et qui ne sait pas mélanger habilement ces deux orientations, n’accédera jamais à la plénitude. Le premier, l’idéaliste pur, parce qu’il ne vivra que dans sa tête, de manière purement cérébrale, et parce qu’il n’aura pas accès à des joies plus concrètes, tangibles et sensorielles. Il aura certes vécu dans sa tête, mais il aura raté l’incarnation (les sens, son corps physique, les sensations et la capacité de concrétisation). Autrement dit, sa vie n’aura été rien d’autre qu’une simple... fiction. Le second, le réaliste pur, parce qu’il s’enlisera dans la matière, parce qu’il n’aura pas accès à l’élévation de l’âme, à l’illumination mystique, au domaine intangible et invisible des émotions, et parce qu’il vivra sans amplitude, sans altitude, sans hauteur, et sans grandeur. Ainsi, son existence sera dénuée d’extases, d’instants saillants et de passion, elle sera plate, banale et monotone, ce qui lui interdira lui aussi d’accéder à la plénitude. Encore le premier, l’idéaliste pur, peut accéder à une plénitude psychique. Ce qui le rend, somme toute, plus près du bonheur que le réaliste privé d’idéal qui stagnera dans la médiocrité, et ne saura, comme l’idéaliste, s’élever vers les hauteurs du sublime. Le premier cas – vivre ses idéaux sur un plan purement fictif, virtuel et imaginaire ne rend pas totalement heureux. Une part de frustration demeure. Celle de ne pas avoir su ou pu maîtriser la réalité et de n’avoir connu qu’une maîtrise purement mentale. Le cas suivant – ne pas vivre du tout ses idéaux et renoncer à ses rêves rend profondément malheureux et plonge dans la dépression psychique. Beaucoup de philosophes prônent, comme condition du bonheur, de vivre intensément l’instant présent, d’être « ici et maintenant », hic et nunc. De cesser de vivre avec un mental qui se plonge soit dans le passé (souvenir, nostalgie, regrets), soit dans le futur (attente, visualisation, désir, espoir, projet, ambition). Cependant, vivre joyeusement l’instant présent n’est pas toujours possible : il arrive souvent que le présent soit creux, insatisfaisant, banal et ennuyeux. Pourquoi ? Parce qu’il n’existe qu’une seule et unique expérience humaine qui chasse l’ennui : la jouissance. Or la réalité extérieure ne nous donne généralement pas l’opportunité de jouir en permanence. Cette dure réalité frustre nos désirs : la solitude, l’isolement social, l’exclusion sociale, le complexe d’abandon, la carence affective, le manque d’amour, de douceur et de tendresse, l’abstinence sexuelle, la pauvreté économique et matérielle et la précarité, la maladie, la mésentente dans le couple, la difficulté à trouver dans la vie extérieure des satisfactions émotionnelles, esthétiques, sentimentales ou érotiques dynamisantes, une communication de mauvaise qualité entre les êtres, la rareté de la présence de l’âme sœur ou du conjoint idéal, le stress de la vie moderne, les soucis et les tracas inhérents à la vie adulte, la monotonie du quotidien, la platitude des gens, leur ignorance, leur bêtise intellectuelle, leur niveau spirituel ou émotionnel médiocre, leur conformisme polissé, leur laideur d’âme, fait qu’il est généralement plus facile de trouver la paix et la sérénité psychique à l’intérieur de soi, dans la solitude, plutôt que dans la vie sociale, le relationnel et les rapports interpersonnels et intersubjectifs qui sont généralement des rapports très décevants, à cause de la fréquente médiocrité d’autrui. Le relationnel n’est important que dans la mesure où l’Autre est un être d’exception qui nous émeut, nous subjugue, nous excite et nous enthousiasme profondément. Cet Autre – cette perle rare – on le trouve très rarement dans la société, même en cherchant bien. Parce que la masse est médiocre. Or ce n’est pas en côtoyant la médiocrité qu’on peut connaître le bonheur sur Terre, mais c’est en ayant accès, via quelques personnes exceptionnelles triées sur le volet, au sublime, au divin et à la perfection. Autant dire que c’est plutôt rare. Dans le relationnel, c’est la qualité de la relation qui rend heureux. Or la qualité est dans l’exception. Dans l’amitié comme dans l’amour. Comme dans la sexualité.
La vie est plus belle en fiction qu’en réalité : la réalité fait beaucoup souffrir parce que nos désirs et nos besoins restent constamment frustrés. La fiction nous délivre, pour quelques instants, de cette souffrance, en nous comblant psychiquement et intellectuellement, artistiquement et culturellement. Ce qui revient à dire que le bonheur ne se trouve pas dans le monde extérieur, il se trouve uniquement dans l’âme et dans le cerveau.
L’extase est le sens de la vie ; c’est la seule expérience qui apporte le bonheur. Mais les belles extases sont rares. C’est pourquoi le bonheur est rare. Les extases sont intermittentes, éphémères, discontinues, transitoires, de courte durée. C’est pourquoi le bonheur n’est pas quelque chose de stable ni de durable, encore moins d’éternel, mais de très éphémère. On ne le retient jamais, le bonheur. Il survient magiquement de manière inattendue. Mais il disparaît et s’éclipse presque aussitôt. On a à peine le temps de commencer à le savourer qu’il fuit et s’évapore. Finalement, le bonheur est quelque chose de très... impalpable.
Il n’existe qu’une seule et unique forme de bonheur (pour tout le monde) : l’adéquation parfaite entre l’épreuve de réalité et le Moi Idéal et l’idéal du Moi. Autrement dit, la fusion entre notre Idéal et la réalité extérieure. Autrement dit, le vécu de notre Rêve. Là est la sérénité, la paix, la joie et la gaieté. Nulle part ailleurs. Tous les conflits de l’homme, toutes ses souffrances, toutes les maladies, physiques et psychiques, n’ont trait qu’à ce seul problème majeur : la scission entre l’Idéal et la réalité. La difficulté, voire l’impossibilité de vivre nos rêves et nos idéaux. C’est le seul malheur sur Terre. Mais ce malheur est très répandu. Et Charles Baudelaire, (Spleen et Idéal) a vécu ce malheur avec une profonde intensité. Les gens terre à terre ne me comprendront peut-être pas, car ceux-ci n’ont pas de rêves ni d’idéaux : du moins, d’ordre émotionnel et esthétique. Mais les Neptuniens et les gens marqués, de quelque façon que ce soit, par le signe idéaliste des Poissons, me comprendront, eux, à merveille : le salut de leur âme, terrestre et céleste, n’est lié qu’à la matérialisation de leurs nobles et transcendants idéaux moraux, spirituels, émotionnels, esthétiques, sentimentaux, sexuels et surtout artistiques. Neptune est une planète merveilleuse. Mais elle s’accorde peu avec Gaïa.
L’être humain n’est jamais content de son sort. C’est pour cela qu’il rêve et qu’il imagine : pour se concevoir autre. Ce n’est pas le sérieux qui est une qualité, c’est la profondeur : la profondeur intellectuelle et émotionnelle. La profondeur affective et la profondeur spirituelle, morale et mystique, psychique et psychologique. On peut tout à fait être sérieux, et même très sérieux, sans pour autant être profond du tout. Et l’on peut être très profond, sans pour autant être sérieux, c’est-à-dire tout en étant très léger, très fantaisiste et très clownesque. On a depuis longtemps trouvé une solution à la mort : la réincarnation. En revanche, les hommes n’ont jamais trouvé de solution à la vie : tout le monde veut connaître le bonheur et tout le monde est malheureux.
Généralement, on en est réduit, impuissants à changer notre sort que nous sommes et faible qu’est l’humain, à vivre notre idéalisme dans notre tête exclusivement (fantasmes, rêves, rêveries, idéaux, sens de l’absolu) et à vivre de réalisme pur et dur dans la réalité quotidienne, l’épreuve de réalité venant abolir brutalement la poussière d’atmosphère magique de la fée Clochette. C’est-à-dire que nous ne vivons pas nos idéaux et nos rêves (l’expérience empirique est une expérience de désenchantement et de désillusion), nous les pensons et les imaginons uniquement dans notre cerveau. Nous ne vivons ainsi nos rêves que sur le plan cérébral. La dimension physique et sensorielle et émotionnelle est souvent moins gratifiante et beaucoup plus frustrante que notre réalité cérébrale à l’intérieur de laquelle il nous est possible de vivre l’impossible et de décrocher plus facilement « l’inaccessible étoile ». Il est certaines expériences empiriques qui permettent de vivre concrètement l’Idéal, mais il faut bien avouer qu’elles sont plutôt de l’ordre de la rareté.
Les images sexy des bandes dessinées de Arthur de Pins, avec ses jolies nanas mignonnes, sexy et voluptueuses, adorablement jolies et superbement dessinées, rendent très heureux et donnent une image très poétique, très fantasmatique, très féérique et très magique de la femme, ainsi que de l’amour et de l’érotisme. Ces jolies jeunes filles – coquines, sexy, provocantes, aux belles têtes rondes, aux bouches pulpeuses, et aux magnifiques et grands yeux langoureux et coquins – sont de véritables bombes sexuelles : elles sont un délice pour le cœur, un régal pour les yeux et une joie pour l’âme. Elles sont souverainement esthétiques. Très amusantes. Très désirables. Elles sont « too much » !
L’âge mûr et la vieillesse n’ont rien de bon : on y souffre intensément. Seules la petite enfance, l’enfance et l’adolescence sont des âges agréables et non ingrats.
La réincarnation est nécessaire : c’est une « fleur » que Dieu fait à l’âme humaine – par amour – pour que cette âme ait une nouvelle chance de réalisation, et puisse accomplir sa mission divine.
Le réalisme détruit l’idéalisme. Il l’atomise. Le pulvérise. Il détruit aussi la joie. Il apporte le désespoir de la lucidité cinglante.
Le printemps est la plus douce des saisons. La plus agréable. Il y fait bon sans faire trop chaud. Il y fait beau. La nature est fleurie. Les oiseaux chantent gaiement. Le soleil brille. Le ciel est bleu. Les arbres sont en fleurs. Les fleurs fleurissent joliment, agrémentant nos sens et nos yeux de leur joliesse exquise. Les promenades au bord du lac ou dans les jardins et les parcs publics y sont très plaisantes. Très régénératrices. Très poétiques.
S’il y a une chose qui m’horripile et que je déteste, c’est bien le conformisme et le conventionnalisme. La puissance divine du 11 est l’anticonformisme et le non conventionnalisme : je suis un Uranien à cent pour cent.
L’amour est une faiblesse vénusienne. Je suis un plutonien : je tue l’amour. J’extermine l’affect. J’atomise l’affection. Il faut être particulièrement naïf pour aimer. La naïveté ne me concerne pas : je suis le rayon laser de la lucidité impitoyable et implacable.
La Poésie rend heureux : elle illumine l’âme de Beauté. Elle fait rêver. Elle fait impeccablement miroiter un idéal émotionnel et esthétique : l’idéal de l’amour. C’est d’ailleurs la seule chose qui rend heureux, avec la musique. Il y a dans la poésie et dans la musique une grandeur émotionnelle, une beauté, une transcendance, une joie, un plaisir, une dimension supraterrestre qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
Philippe David Assayah
LE PARADIS Lausanne, le 21 Janvier 2025
Le paradis : il faut le mériter. Pour y accéder, il faut souvent être un Elu. Un élu est une personne qui est prédestinée par Dieu pour accéder au paradis, et pou réaliser quelque chose de transcendant sut Terre le temps de son séjour terrestre. Souvent, les Elus connaissent une très longue période de solitude et d’isolement au cours de leur existence, et c’est justement au sein de cette solitude que Dieu leur révèle de grandes vérités sur leur destin, leur chemin et leur mission de vie. Car dans le silence de la solitude, dans la chambre du recueillement, la voix de Dieu est davantage audible.
Les âmes pures vont au paradis. Les âmes laides vont en enfer. Après avoir souvent souffert au purgatoire. L’enfer et le paradis sont deux régions distinctes de l’au-delà. L’enfer correspond au bas astral, qui recueille les âmes souffrantes de ceux qui ont fait le mal du temps de leur vivant – tandis que le paradis correspond au haut astral, qui est une région et un plan de conscience de lumière, et qui accueille les âmes qui ont fait le bien sur Terre, qui sont bonnes, pures et tendres.
Qui juge des mérites ou des fautes des uns et des autres ? Dieu. Et la Justice Divine, qui est une justice immanente appelée également Justice Cosmique.
Nul doute que celui qui s’est corrompu par l’orgueil, l’argent, la suffisance, la prétention, l’autoritarisme, l’ego surdimensionné, l’égoïsme, n’accèdera jamais au paradis. Il souffrira une fois décédé. Inversement, quelqu’un qui se sera montré tendre et doux, honnête, droit et vertueux, intègre et généreux, aura toutes les chances de jouir du paradis.
Les gens qui ont aussi beaucoup souffert, qui ont été victimes d’un pervers narcissique, de la science ou de la médecine, iront se reposer et guérir au « paradis des martyrs ».
Selon toutes les religions, du moins monothéistes, le paradis est éternel. Cependant, selon de nombreux spiritualistes et ésotéristes, il peut être temporel. Dans le sens précis où une âme qui monte là-haut, peut finalement se lasser du paradis et avoir envie de redescendre sur Terre se réincarner pour effectuer un nouvel apprentissage. Comme par exemple, expérimenter l’amour, ou la santé, ou toute autre valeur jugée valable et jugée préférable au Ciel.
Je pense que pour les gens qui ont vécu une vie triste ici-bas, une vie de misère ou de pauvreté, le paradis peut être un lieu de consolation émotionnelle et spirituelle fort appréciable, en même temps que l’occasion de guérir son âme de façon plus complète et plus radicale que la guérison émotionnelle très partielle obtenue ici-bas, où les vicissitudes et les tribulations terrestres, ainsi que les épreuves, ne nous épargnent pas.
En gros, accéder au paradis, c’est décrocher le Graal et le Jackpot !
QU’EST-CE QUE LE BONHEUR ? C’EST LA REALISATION DU POSSIBLE
Exiger l’impossible ne rend pas heureux. Etre sans cesse en quête effrénée de plus être met l’âme sous tension, la
tourmente, et l’empêche d’accéder à la sérénité. Il faudrait redéfinir ce qu’est le bonheur : le bonheur n’est pas la
jouissance des sens (plaisir sexuel, gastronomie, etc.), mais la paix de l’esprit (ataraxie, stoïcisme, équanimité). Si l’on
réfléchit bien, l’on peut – et l’on devrait toujours – faire preuve de sagesse en analysant notre situation présente et en
se disant ceci : « La modération me suffit, la passion déchire mon âme. » Et encore ceci : « Mon bonheur ne se
trouvera pas forcément dans ce que je désire et ne possède pas, mais dans ce que je possède déjà et n’ai plus besoin de
désirer. Autrement dit, ce que je possède déjà, c’est mon âme et ma faculté à la faire cheminer sur une voie juste, de sorte qu’elle ne souffre pas et qu’elle s’emplisse de paix profonde. Pour cela, je n’ai d’autre besoin que de m’adonner au
recueillement et à la méditation, dans la paix du silence et dans la paix de la tranquillité morale. » Ainsi, ce sont les
nombreux et persistants désirs que l’on formule et qui nous aiguillonnent, qui nous font souffrir. Il ne faut plus désirer
pour être en paix. Il faut se contenter de qui l’on est et de ce que l’on a. Arthur Schopenhauer émet une idée très
intéressante quant au concept de bonheur. En substance, il affirme que le bonheur, ce n’est pas un plus qui doit nous
arriver, comme un dû que l’on réclame, mais davantage un malheur qui ne nous arrive pas. Cette théorie est viable au
quotidien. Il faut l’appliquer concrètement. C’est un autre grand philosophe, Fénelon pour ne pas le citer, qui conforte
cette théorie en affirmant la vérité suivante que peu de gens sont capables de suivre à cause de leur puissante avidité : « Le vrai moyen de gagner beaucoup est de ne jamais vouloir trop gagner et de savoir perdre à propos ». L’avidité, la cupidité et la concupiscence sont des poisons pour l’âme et sont des passions qui font considérablement souffrir : il faut les abolir purement et simplement et les remplacer par ces deux vertus majeures que sont le détachement et la passivité. C’est cela le secret du bonheur. Le bonheur est dans la simplicité. Il n’est pas dans la pléthore. Il se trouve également dans l’emploi permanent de la raison cartésienne. Il ne réside pas dans le vécu de la passion, laquelle fait souffrir, déchire l’âme, la tourmente et l’angoisse. Oui, il faut être simple pour être heureux. La simplicité est une vertu importante que l’on apprend à maîtriser et à apprécier qu’à partir de l’âge mûr. Elle nous fait prendre conscience que l’excès est nocif au bonheur et que la sérénité psychique réclame la vertu cardinale de la tempérance. A ce titre, la fable de Jean De La Fontaine « Le Héron » et sa morale sentencieuse sont d’une sagesse éloquente : à vouloir trop et trop bien, et à être trop perfectionniste, trop exigeant, trop difficile, trop absolutiste, on finit par ne plus rien obtenir du tout de valable et l’on finit par être lamentablement perdant : « Ne soyons pas si difficiles : Les plus accommodants ce sont les plus habiles : On hasarde de perdre en voulant trop gagner. Gardez-vous de rien dédaigner ; Surtout quand vous avez à peu près votre compte. » Cette théorie philosophique peut aussi se résumer dans les sentences littéraires suivantes « Se satisfaire de ce qu’on a est la plus sûre des richesses ». Cicéron. « Vivre sans certaines des choses que l’on voudrait avoir est une part indispensable du bonheur. » Bertrand Russel. « Qui vit content de rien possède toute chose. » Boileau. « Le secret du contentement est de savoir jouir de ce qu’on a et de s’interdire de désirer ce qui est hors de portée. » Lin Yutang. « Ceux qui savent qu’assez est assez auront toujours assez. » Lao Tseu.